« Et merde », lâcha-t-il finalement. Il faut dire que de la merde, il en voyait, depuis trois jours qu’il traversait ce qui un jour avait été la banlieue parisienne. Plus rien, il ne restait plus rien. Avant, il y avait des habitations, des gens qui vivaient leur vie, des enfants qui rentraient en RER de l’école. La voie RER avait fondu, les maisons avaient brûlé, et il ne restait qu’un grand marais qu’on ne pouvait traverser qu’à pied.
En 2047, la bombe avait explosé. Après 3 ans de guerre mondiale, le racisme et le communitarisme ayant poussé tout le monde à bout, la première puissance mondiale déclenche sa bombe. Elle explose au-dessus de l’Atlantique, répandant ainsi sa malédiction sur l’ensemble de l’humanité.
On n’avait jamais vu un champignon nucléaire pareil, foi de journaliste. Deux jours plus tard, c’était la débandade. Les Nations Unies, débordées depuis une bonne dizaine d’année sont la proie d’attentats plus violents chaque jours. Les terroristes font la queue pour réaliser leur attentat. Plusieurs autres champignons naissent, ici et là sur la planète. L’Angleterre est touchée, particulièrement, et l’Irlande disparaît – ce qui vaut à la dernière réunion des Nations Unies, un discours particulièrement cynique de la part du président français d’extrême droite.
Le 30 juin 2041 un gros tremblement monte du sol, et on apprend dans la journée que trois bombes ont explosé en Chine, éliminant par là même le pays devenu la deuxième puissance mondiale derrière l’Inde. Les Etats-Unis l’avaient envoyé. Dans la soirée, une autre bombe explose, cette fois-ci à Clermont Ferrand. En réalité, les frappes visent Paris, mais le concept de frappe chirurgicale mis en place au siècle dernier n’a jamais vraiment été révisé, et donc ne fonctionne toujours pas. Ce n’est que 6 mois plus tard que la population restante comprend. Clermont-Ferrand, et tout le reste de la France ont été balayé par ce que l’on peut appeler des frappes massives. De Brest à Moscou, l’Europe n’est plus. Les Etats-Unis non plus, la Californie est sous l’eau. Le reste du monde tente de survivre. Quand ce n’est pas mort et désolation, on ne trouve plus de liaisons radio, télé, téléphonique, et bien évidemment, plus d’internet. Plus de média. Plus de système politique réel. Plus de voitures, plus d’avions, plus de trains… Plus rien.
Et ça fait trois jours que Daniel marche dans ce qui autrefois a été la banlieue Sud-Ouest de Paris. De Vincennes à Boissy, il ne reste rien. À Boissy, c’est l’inconnue, certains disent qu’un système a été mis en place, qui ressemble à une monarchie. De toutes façons après l’ancien sixième arrondissement de Paris, ça ne peut pas être pire.
Daniel venait de passer 3 semaines au frais à Paris, ou plutôt Pari – tel était le nouveau nom de l’ancienne capitale de le France – pour avoir parlé dans la rue. Il n’y avait là-bas plus aucune loi réelle, et la ville était en proie à des hommes et femmes et leur milice. Un système comparable à celui de la Renaissance à Florence en quelque sorte. Il était parti chercher là-bas son frère, qui travaillait au Sénat. Lequel Sénat avait explosé deux jours plus tôt, lorsqu’une session qui tentait de reprendre le contrôle de la ville avait lieu. « De la ville bon Dieu, pas du pays, mais de la ville ! » pensa Daniel. Son frère ayant sauté, Daniel commença à partir à la recherche du reste de sa famille.
Deux frères en Italie, une sœur à Londres, morte dans les bombardements de Mai 2045, ses parents à Boissy, un frère à Paris, mort dans l’explosion du Sénat en 2047, une sœur à Madrid, un frère à Varsovie et moins inquiétant, ses deux sœurs les plus jeunes à l’abri, en Afrique.
1 commentaire:
C'est un peu flippant... Oui c'est bien le mot.
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